(2010) La Saga du désir

 

Au cours d’un groupe de la mi-juin, dont le thème était "l'illusion de la quête", le désir a été exploré sous toutes ses formes. Suite aux découvertes et vécus de chacun j'ai le désir,   :-)   de vous l'offrir en condensé.

L' exploration du désir dans ses fondements permet de se rendre à l'évidence que tout est parfait et que "être avec" ou "Oui à ce qui est" est la phase suivante, c'est-à-dire celle de l’acceptation et du lâcher prise. En effet, l’introspection profonde du désir,  extrêmement riche d'enseignements met à jour que l'ego ou plutôt le fonctionnement égotique n'est qu'un simple outil au service de la conscience. Au terme de ceci il est possible de réaliser que nous sommes tous les créateurs de ce que nous vivons, sans qu'il soit possible d'en rendre responsable quelqu'un d'autre, et que nos créations, même les plus souffrantes, ont en arrière-plan une intention divine parfaite.

 

Je  propose ici la démarche qui a été suivie pendant le groupe,  permettant à vous aussi de réaliser cette introspection.

 

1) La 1ère étape consiste à exprimer les désirs du moment qui sont les plus présents , puis de les regrouper en plusieurs classes ou thèmes de désirs, et ce de façon répétée jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un  désir les contenant tous. Pour se faire, la question à chaque niveau "qu'est-ce que cela me ferait vivre si ce désir était réalisé?" aide à voir ce qui en fait l'enjeu et permet donc le regroupement en classes "génériques".

On réalise en effet que chaque "petit" désir est en fait un "sous-désir" d'un désir plus grand qui lui-même est encore un sous-désir d'un autre jusqu'à arriver à ce que j'appelle un désir existentiel qui les contient tous.

Déjà à ce stade il y a souvent des surprises car au départ, par exemple on peut croire avoir un désir de paix, de sérénité et au cours de cette exploration découvrir, en fait que ce désir de paix ne fait que cacher un autre désir, celui de ne plus souffrir qui peut aussi lui-même être un sous désir d'envie de vivre, par exemple, etc...

 

2) A l'étape suivante il s'agit de se poser la question : "quels sont les moyens mis en œuvre ayant pour objectif la réalisation de ce désir existentiel?", avec 2 phases: 

- Comment l'ego s'y prend-t-il pour cela? Puis quels sont les résultats en termes d'efficacité sur la réalisation de ce désir (on peut même jauger cela en %)

- Comment la vie (sans le mode ego) s’y prend-elle  pour cela,? Quels sont les résultats en termes d'efficacité (%)

La comparaison entre les deux coule de source.

 

Au terme de cette exploration, le fonctionnement de l'ego apparaît déjà de façon plus claire. On peut remarquer qu'en essayant de se faire vivre l'objet du désir, l’ego ne fait que fabriquer des situations ou expériences qui génèrent en réalité l'opposé de ce qui est désiré (je l'appelle anti-désir). L'ego apparaît là dans toute sa splendeur comme l'outil de création de la dualité-psychologique. En approfondissant cette exploration il est possible aussi de constater qu'à un moment donné  l'expérience de cet anti-désir fait naître en nous la sensation d'une limitation ou d'un sentiment d'erreur qui va induire le besoin de trouver une autre voie en rapport à l'objectif de ce désir. Le 1er réflexe est celui de vouloir arrêter cet anti-désir (c'est le rejet de l'anti-désir) ce qui a pour effet la mise en place d'une rébellion à cet anti-désir. Il s'agit, en fait, toujours de la voie de l'ego qui essaye de trouver une autre solution. Cela induit alors un conflit intérieur entre la création du 1er mouvement de dualité (l'anti-désir) et celui qui s'oppose à cette 1ère création duelle (l'anti-anti-désir). Dès que cela se met en place, la souffrance apparaît. Elle est le résultat de ce conflit interne et égotique. Puis, de nouveau, par la perception d'une inaptitude à l'efficacité de résoudre ce désir, le fonctionnement égotique continuera de chercher toutes les solutions qui, à chaque fois, seront opposées et réactionnelles à la précédentes (car il ne fonctionne que de cette façon, dans la dualité) jusqu'à ce que l'inefficacité et la souffrance amènent progressivement la compréhension interne que le fonctionnement égotique fait tourner en rond et n'apporte aucune solution satisfaisante. La reddition de l'ego est alors proche avec le lâcher prise. Dès que le fonctionnement égotique n'est plus utilisé, la réalité apparaît dans toute sa splendeur car elle ne nous a jamais quittés puisque que c'est notre véritable nature.

 

Ceci amène 

 

 3) La 3ème étape de cette saga

Elle  nous invite  à comprendre que toute création est notre fait.

 

En repartant de notre désir existentiel du moment, les réflexions suivantes peuvent émerger:

- Si j'ai ce désir c'est que je sais au fond de moi ce que l'objet de ce désir peut m'apporter s'il se réalise. De plus, ce désir étant existentiel, c'est un désir profond, vital même.

-Si je sais ce que l'objet de ce désir peut m'apporter c'est que je le connais.

-Si je le connais c'est que c'est en moi. Autrement dit j'en fais l'expérience en mon intimité. En effet si cela n'était pas le cas, je ne pourrais pas le connaitre. Si j'en avais juste entendu parler, cela pourrait me faire envie mais cela n'aurait pas la même importance pour moi car au fond de moi je n'en pressentirais pas l'effet, cela resterait sur le plan mental et non sensitif. De même, si je l'avais eu mais perdu, j'en aurais une mémoire intellectuelle et ne pourrais pas en pressentir l'importance. PRESSENTIR.

Or essayez de sentir ce désir existentiel: est-il vraiment juste intellectuel ou a-t-il une autre profondeur? Il est tout à fait possible de différencier un désir d'ordre intellectuel d'un désir existentiel. Leur importance est sans commune mesure.

En se plaçant dans cette intériorité, c'est une évidence, on pressent ce que cet objet du désir peut faire vivre. Pressentir-sentir, cela parle bien en soi.

 

A partir de là, force est de constater que cet objet du désir auquel j'aspire intensément est en moi et il ne peut en être autrement sinon je n'en aurais pas le désir.

 

Mais si je porte en moi cet objet de désir, comment se fait-il que je ne le vive pas?

En se plaçant sur un plan plus profond ou au niveau de ce qui fait vivre ou pas ce désir, on peut s'apercevoir qu'il y a comme une force qui détourne la conscience de cet objet du désir vers son manque (via la dualité fabriquée par le fonctionnement égotique.)

Pourquoi, pourquoi ? Se demande-t-on alors!

Posez-vous la question:" Que se passerait il si j'avais toujours vécu cet objet du désir sans jamais avoir fait l'expérience de son contraire ou anti désir ? ». Et là si vous regardez vraiment, c'est aussi une évidence: je ne saurais pas et il me serait impossible de savoir ce qu'est vraiment cet objet de mon désir. L'objet de désir est en moi mais je serais incapable de le reconnaitre si je n'en avais pas expérimenté l'opposé.

 

 

Ainsi, ce voyage  peut permettre de comprendre que le désir est la voie égotique que la conscience choisit pour se connaitre elle-même, ou dit autrement  est la voie que NOUS choisissons pour faire l'expérience de ce que nous sommes réellement par l'expérience de son contraire.

La compréhension totale et profonde de ceci amène à l’acceptation de tout ce qui est et en particulier au pardon du fonctionnement égotique . Tout conflit cesse en nous.  Il est alors possible de se tourner totalement vers la voie du cœur, voie royale et alignée avec la Vie, conscience divine et essence de tout ce qui est créé. Le mental, rafraîchi, se met à son service et non plus à celui du fonctionnement égotique.

  

 

 

Ainsi émerge la 4ème étape:

 

Il est alors possible, d'accéder à une nouvelle dimension où l'exploration peut se faire  sans avoir recours à l'égo psychologique souffrant.

Afin d’expérimenter cela, à partir de l’exploration du désir,  je vous propose de reprendre votre désir existentiel. Dirigez l'attention à l’intérieur de vous-même ainsi que sur la présence de votre objet de désir. Il vous est alors possible de retrouver les sensations et ressentis que cet objet de désir par sa simple évocation génère en vous. En laissant votre conscience sur ces perceptions et ce qu’elles font naître, la pleine lumière sur cet objet de désir se fera, vous permettant de le reconnaître totalement puis à partir de là, de le concrétiser en le créant dans votre vie, aligné à la justesse de votre réalité existentielle.

 

 

 

Ainsi,

 

Il semble y avoir une évolution de la conscience manifestée ou impulsion de la Création, issue de la conscience non manifestée,  qui, partant de la manifestation la plus grossière à partir de son expression originelle s'affine et se recrée sans cesse à partir de la reconnaissance de ce qu'elle est dans sa forme la plus évoluée. L'ego n'est qu'un outil fonctionnel de passage dans cette évolution de reconnaissance de ce qui est.