avril 2012 

Que reste t-il quand les histoires s'arrêtent?

 

Je dors et rêve. Le rêve est une histoire.

C'est une histoire un peu compliquée.

Au moment du réveil il n'y a plus d'histoire sauf peut-être les reliquats de l'histoire du rêve mais le réveil montre qu'il s'agissait d'un rêve. Pendant un instant il n'y a plus d'histoire, il y a la réalité. Tout est paisible et calme dans cette réalité. Puis le mental arrive et  s'interpose et re- raconte une nouvelle histoire en commençant par je suis cela, je suis la compagne de X, il y a l'histoire : il va s'en aller bientôt. L'histoire commence à se mettre en place : il s'en va, je n'aime pas quand il part, et puis à partir de ce que je vis : ah oui c'est vrai je n'ai pas d'énergie, je suis en train de vivre à partir du vide mental. Tous cela sont des choses que la tête raconte.

Je m'aperçois en fait, que tous les matins à chaque moment, juste après le réveil, l’ histoire que je construis de ma vie revient sur le devant de la scène. Je rentre dans un rêve pour le continuer. Ce nouveau rêve prend la suite du rêve nocturne même si l'histoire en est différente.

 

La question « qui suis-je » est une belle question.

Mais il en est une autre tout aussi forte : que reste-t-il s'il n'y a plus d'histoire?

 

Tout le discernement  repose là-dessus. En cet instant s'il n'y a pas d'histoire que reste-t-il?

On s'aperçoit rapidement que sans histoire cela ramène complètement l'attention dans le présent. Dans l'instant, il n'y a plus tout ça. Sans histoire il y a ce qui est.

Dans ce qui est, il n'y a pas d'histoire. Et sans histoire, il n'y a plus personne.

Je sens cela très fort . En même temps, je sens cette propension magnétique à raconter des histoires et à aimer ces histoires qui de ce fait s'interposent devant la réalité.

Il n'y a que la désolidarisation de ces histoires qui peut ramener à la vérité de ce qui est.