Le sommeil ce n'est pas juste un corps et un mental  qui vont se coucher, se reposer et se réveiller frais et dispo au petit matin.

C'est l'extinction progressive de la mise en forme de la conscience ou mouvements en son sein.

 

Ainsi les 3 états qui s'alternent en veille, sommeil profond et sommeil avec rêves ne sont qu'une sorte de cycle décrivant les mouvements et l'arrêt de ces mouvements au sein de la conscience.

 

 

 

Le sommeil  (janvier 2014)

 

 

Deux états sont expérimentés pendant le sommeil : le sommeil sans rêve et le sommeil avec rêve. Ce sont 2 états extrêmement intéressants à observer.

 

 

1- Lors de la phase du rêve, le mental est actif, les pensées vont bon train et la plupart du temps (sauf période de stress intense ou lors de cauchemar) il y a un vécu de détente imperturbable qui assiste à tout ce flot continu de pensées et d’histoires. Preuve, que ce ne sont pas les pensées elles- mêmes qui sont la source de la souffrance mais bien la posture que l’on prend face à elles. En effet,

 

pendant le rêve, on peut réaliser que l’on se sent être un « moi » à qui il arrive plein de choses. Mais aussi qu’il existe un regard d’arrière-plan, qui lui est invisible et qui observe le fameux « moi » à qui il arrive toutes ces choses. En observant encore plus en profondeur, cela semble évident que ce qui observe le moi est plus de notre nature que le « moi » observé. Dès le réveil, on sent très bien que « le moi » des rêves nocturnes n’a plus aucune réalité, il part immédiatement en fumée par contre le regard, lui, est toujours là. Le moment d’éveil matinal, avant que toute la mémoire ne se remette en place est un moment très privilégié pour observer cela.

 

Ainsi on peut réaliser que « le moi » qui est observé est un rêve vu par un regard qui lui est bien réel. On se sent le regard alors qu’on voit « le moi » et ses histoires comme la fiction de la nuit. Il devient très vite évident qu’on a rêvé de soi pendant cette phase, que « le moi »  était cela.

En extrapolant à la journée, chaque fois que l’on se sent un moi, si l'on se rappelle de cette observation du « moi » nocturne, il devient aussi évident que le moi diurne est identique au moi nocturne et donc…que l’on rêve de soi aussi pendant la journée. Ce rêve de soi, c’est l’ego.

 

 

2- Pendant la phase sans rêve.

A ce moment-là les perceptions sont quasi inexistantes, ce qui reste est la perception d’absence de perception sans aucune mémorisation de cela. Mais cela se sait.

En revanche on peut remarquer la détente qui se vit au sortir du sommeil.

La phase d’endormissement est à ce sujet très intéressante à observer. Lorsque l’on se couche, il y a une détente corporelle qui naturellement s’installe et amène le mental à se calmer. On observe la raréfaction des pensées puis des perceptions corporelles et tout en même temps, une expansion qui prend comme la place de ces perceptions en cours d’extinction. Cette expansion n’est pas perçue mais elle se vit. Ce n’est que par le déplacement de l’intérêt des perceptions vers ce qui perçoit que l’on retrouve cela et justement c’est d’autant plus facile que les perceptions sont moins nombreuses.

Aux vues de cette constatation, on se rend compte que cette expansion est encore présente au moment du rêve nocturne et que c’est grâce à elle que l’identification au « moi » rêvé est moins prégnante que la journée.

 

 

En extrapolant ceci à l’état de veille, on peut remarquer que cette expansion est là aussi la journée, c’est ce qu’on appelle « ouverture ». C’est à partir d’elle que toutes les perceptions ont lieu. La différence c’est qu’à travers le mental la perception devient focale, contraction et synonyme de fermeture. Comme l’attention est la plupart du temps tournée vers la perception via la pensée, cela explique que l’on se fasse vivre des ressentis de fermeture. Après avoir réalisé l’expansion qui est la nature même du regard qui se vit pendant la nuit, il peut être plus facile de s’y intéresser la journée et donc de retrouver l’illimité et la plénitude que nous sommes.

 

 

 

Ainsi donc l'observation de ce qui se passe pendant les phases du sommeil peut faciliter la "prise de conscience" de ce qui se vit la journée et donc aider au repositionnement  naturel de l'attention en adéquation avec la réalité de ce que l'on est et non plus avec le rêve,