Le temps :

 

Le temps n’existe pas c’est un concept. Le passé fait appel à la mémoire et le futur est une construction imaginaire à partir du passé. La seule réalité est l’instantané du vécu, en sachant que même le mot instantané est de trop.

Pour le prouver :

de quoi est fait le vécu, seule réalité ?

De perceptions au sein d’une présence immuable. Ces perceptions sont sensorielles et mentales.

Déjà en cela il est impossible de percevoir des perceptions passées ou de percevoir des perceptions futures. Les perceptions ne se passent qu’en instantané.

De quoi est fait le passé ? De souvenirs, de mémoire. Comment sont perçus  les souvenirs ?

Les souvenirs sont des formes pensées. Ce qui est donc perçu ce sont les pensées, le contenu et la forme que la pensée prend. Le passé correspond à l’assemblage de ces formes. Il ne correspond donc pas à des perceptions sensorielles directes. La seule perception directe est celle de la pensée et elle est vécue dans le présent.

De quoi est fait le futur ? Là encore, ce qui est perçu directement ce sont les pensées qui parlent du futur. La perception de la pensée est dans le présent, le contenu de la pensée est la forme que prend cette pensée. Le futur, correspond à l’assemblage du contenu de ces pensées. À noter que le contenu des pensées du futur se construit à partir de la mémoire, donc du passé. Il est donc encore plus illusoire que le passé lui-même.

S’il n’existe ni passé ni futur, on peut donc réaliser que l’instant correspond à l’éternité siège de l’immuabilité de ce que l’on est et que  la forme expressive colore. On pourrait dire qu’à chaque instant la totalité existe mais que suivant la position de  « l’œil » qui le regarde il apparaît différemment. Ainsi la manifestation apparaît simplement comme un positionnement de ce regard conscience d’arrière-plan qui fait miroiter certaines facettes du diamant plutôt que d’autres.

               

 

 

 

 

 

 

Seul, l’instant est  ou atemporalité (2014)

 

Il n’existe rien d’autre que le seul instant ou moment présent. Tout, absolument tout, ne se passe que là.

Le passé est pensée. La pensée du passé n’est perçue et ne se vit que dans l’instant.

Le futur est pensée. La pensée du futur n’est perçue et ne se vit que dans l’instant.

Le temps ou continuum horizontal entre le passé et le futur, et dont le présent est au centre de l'horizontale, n’est qu’un concept artificiel mental qui fait se succéder les instants.

En réalité ce qui se succède ce sont les mémoires des vécus instantanés c’est-à-dire des reproductions de ces vécus instants. Mais la mémoire est pensée. Il n’y a même pas une succession de pensée puisque la pensée elle-même ne se vit et se perçoit que dans l’instant. Le temps est donc une seule pensée faite de reproduction de reproduction de reproduction….d’un instant vécu : poupées russes de pensées reproduites.

 

En y regardant encore de plus près, la mémoire non seulement sélective (car ne reproduit qu’une parcelle du vécu) est également fausse par rapport à l'instant mémorisé car reproduction (un tableau n’est pas l’original) mais fini par ne s’appuyer que sur une idée que l’on a de cet instant. C’est-à-dire, elle reproduit une idée de la forme de l’instant et non pas l'instant lui-même. Autrement dit, il s'agit d'une nouvelle forme d'instant tout à fait inédite, forme uniquement pensée.

Ce qui ensuite est insufflé à cette nouvelle forme est sens et valeur. Ainsi cette soi-disant mémoire qui est censée faire revivre un instant vécu dans le passé n’est qu’une nouvelle forme de l’instant, coquille vide à laquelle sont insufflés un sens : reproduction d’un ancien instant et une valeur : affect-souvenir, ainsi que cela fonctionne avec toutes formes.

Et bien sûr, tout ceci se produit….à l’instant.

 

 

Ainsi on ne peut que constater que la temporalité n’existe pas, qu'elle est fondation au rêve du monde et de ce que contient le monde, c'est à dire rêve de dualité.

 

Pour illustrer ceci :

Un pain d’argile devient une statue, on remodèle la terre cela devient une assiette, on remodèle la terre, cela devient un bol etc… L’argile est toujours la même, elle prend simplement forme. Pas de temporalité pour l’argile elle-même en revanche on imagine la succession des formes en ne regardant qu’elles et du coup, la temporalité semble apparaître et exister. La temporalité est interprétation de successions de formes.

L’argile c’est l’instant, le monde et son contenu, ce sont les formes.

 

 

Une autre conséquence immédiate à cela est que l'espace comme le temps n'existe pas en dehors du concept de la pensée. Ces dimensions temps et espace sont totalement interdépendantes. 

 


En effet, l'espace se définit par la durée qui sépare un point d'un autre. Pas de durée, pas de lieu différent.