Les sens et le mental, constructeurs de formes.

 

Le sens de la séparation s'appuie sur un postulat : celui qu'il existe des objets indépendants, existant par eux même et en dehors de la conscience.

En regardant ça de près, on découvre que cela vient d'un subtil mélange de fonctionnalités sensorielles et mentales.

 

Comment le savons-nous? 

Par quels biais avons-nous connaissance des "objets? Ainsi que décrit pour le corps et le monde, nous «connaissons" les objets par les perceptions sensorielles et par la pensée.

Il suffit alors de les explorer les uns après les autres à partir de son propre vécu pour décrypter ce qu'il en est vraiment.

Prenons pour exemple la vision:

Nous voyons, visuellement parlant, des formes. Ces formes paraissent représenter totalement les objets en tant qu'entité séparées.

En réalité ce qui est vu est un champ visuel à l'intérieur duquel les formes apparaissent.

Ce qui détermine les formes visuelles, ce sont les couleurs. Le contraste inter couleur permet de réaliser ces formes. Par ailleurs, toutes ces formes sont totalement dépendantes du champ visuel qui les contient. Même si le champ visuel change sans cesse, il n'existe aucune forme visuelle en dehors de lui. Autrement dit, il n'existe aucune forme visuelle ayant une existence visuelle propre sans champ visuel.

 On s'aperçoit donc que ce n'est pas la vision qui fournit la preuve de l'existence séparée de la forme.

 

On peut ainsi explorer chaque champ perceptif sensoriel, il en sera de même. Tout objet a une correspondance sensorielle mais celle-ci ou forme sensorielle est totalement dépendante du champ perceptif qui la contient. Il n'existe aucune forme sensorielle indépendante du support perceptif qui la crée. Ainsi un son n'a d'existence que par contraste avec les autres sons ou avec le silence qui le contient, le dur ne se sait que par contraste au mou, les couleurs du goût ne se perçoivent que par contraste inter goût etc...

 

Il en est de même avec la pensée.

De plus, c’est au sein de la pensée que se produit l’idée de séparation des formes sensorielles de leur champ respectif (forme de l’objet imaginée séparée du champ qui le contient). Toujours au sein de la pensée il y a comme assemblage par l’idée des formes sensorielles séparées et imagination d’un objet fait de ce pack artificiel de sensations. Pour achever l’œuvre, un nom lui est donné. Tout ceci imaginé fait partie du champ de la pensée. Il est impossible de trouver cela en dehors de la pensée. Si la pensée n’est pas là tout ce qui est décrit dans ce paragraphe, ne l’est pas non plus. On remarque au passage que c’est bien dans cette spécificité mentale, pensée que l’on trouve l’impression de l’existence indépendante de l’objet.

 

Il n’y a aucune autre perception qui puisse fournir la preuve d’une existence propre du dit objet.

 

 

 

Ainsi au terme de cette exploration il devient évident qu’il n’existe aucun objet ayant d’existence propre indépendante du champ perceptif qui le contient.