Qu'est ce qu'une croyance ? (déc 2013)   

 


Toute la souffrance vécue vient du fait de croire à du fictif. Il parait donc important dans l'enquête du soi d'observer la racine de ces fondations, la racine du fictif c'est à dire la croyance.

De quoi est faite la structure de la croyance, comment cela fonctionne t-il?

 

 

Une 1ère constatation qui s'impose c'est que ce qui est vu, observé  avec clarté n'est pas cru, c'est direct, c'est une évidence qui ne peut être remise en doute. 

La croyance ne peut donc s’installer que si la vision, l’observation ne sont pas claires.

 

Il s'ensuit donc que seul ce qui n'est pas vu directement peut donner lieu à une croyance.

 

On pourrait donc dire aussi que la croyance ne peut s'appliquer qu'à une éventualité, une hypothèse, une supposition.

Ainsi donc il y a au départ une hypothèse, une supposition non vérifiée c'est à dire non directement vue.

 

Lorsque l'hypothèse est crue, un processus se met en place pour la transformer en vérité, en évidence (car sinon, la croyance finirait par ne plus être crédible et s’éteindrait assez rapidement). Le processus va donc consister à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour concrétiser la croyance et la rendre visible afin qu'elle devienne évidence. C'est pour cela que les pensées crues amènent les ressentis et finissent par attirer les événements et actions dont elles parlent. La croyance précède les faits.

 

Mais avant cela, qu'est ce qui va faire que cette supposition, cette hypothèse va être crue ou pas?

Il semble que la supposition va devenir croyance dès lors que suffisamment de preuves pour l'étayer vont être apportées.

Quelles sont ces preuves?

Multiples, la plupart de ces preuves va être de la nature de la pensée, raisonnements, comparaisons des données de la mémoire, analyses et conclusions.

En fait, toutes ces preuves s’appuient elles-mêmes sur d’autres croyances. Ces autres croyances viennent soit des conditionnements, en particulier de l’enfance, soit d’une confiance que l’on dit à juste titre « aveugle » en ce que disent certaines personnes (parents, éducateurs etc…). Les conditionnements semblent agir par la répétition quasi non-stop d’une information qui vient dès lors formater le mental.

Quant à la confiance, elle agit via l’affectif et nul est besoin dans ce cas de répéter l’information, celle-ci est prise comme argent comptant, impossible à remettre en doute à ce moment-là et formate de la même façon le mental.

 

 

(Je mets à part une autre catégorie de croyances, non concernées par ce qui est écrit au dessus, celles qui viennent de l’intuition, non raisonnées. La foi, l'intime conviction peuvent se placer dans ce type de registre.

Dans ce cas, la croyance serait comme un appel de l’être, de la conscience elle-même, à agir suivant ou à regarder la réalité. Contrairement à précédemment, on pourrait dire que les faits précèdent ce type de croyances, celles-ci en étant leur écho. Elles concernent un réel non encore reconnu.)

 

 

En fait, quelles que soient les preuves qui génèrent la croyance, celles-ci peuvent être mises en doute. Toute croyance peut ainsi, tôt ou tard être soumise à l'épreuve du doute et être confrontée à la vision directe rapport à l’information qu'elle véhicule. Ainsi toute croyance fondée se transforme en évidence et toute croyance fictive disparait comme neige au soleil. Les ressentis et vécus issus des croyances fictives disparaissent également quand le réel est devenu évidence. Si la croyance était en lien avec une évidence (non directement observée auparavant), le ressenti en lien demeure. En effet dans ce cas, le réel précédait la croyance alors qu'en cas de fictif c'est la croyance qui précédait une construction de réel (c’est-à-dire le ressenti et les événements amenant à se faire vivre cette croyance).

 

 

 

Une croyance s’installe à partir de suppositions ou hypothèses.

Observons ce qu'il en est des suppositions et hypothèses.

De quoi sont-elles faites ? Ce sont des choses qui pointent un imaginaire. Ce sont des idées.

 

Les suppositions et hypothèses n'ont donc aucune réalité. La croyance en elles fait construire comme un ersatz de réalité

 

En fait les croyances ne concernent que les pensées. En effet toutes les autres perceptions sensorielles directes ne sont pas crues elles sont vues, ce sont des évidences. Les pensées sont également vues "pensées" et cette vision est évidence, il est vu également le contenu en tant que forme comme évidence. C'est le sens  (et la valeur) donné à ce contenu qui, lui, est postulat et non évidence.

 Or ainsi que détaillé dans la rubrique pensée, mémoire, la pensée est faites de formes conceptuelles et imaginaires qui n'ont aucune correspondance réelle, elles n'en sont au mieux qu'une pâle reproduction partielle. Croire en une pensée c'est déplacer l'évidence du réel vécu sur du fictif. C'est déplacer le vu sur le supposé vu, la réalité sur la fiction. Ce déplacement est la base même du rêve.

 

Au terme de cette observation, il apparait donc clairement que toute croyance s'adresse à l’imaginaire de la pensée, c'est un déplacement de l'évidence sur du rêve.

Les croyances font partie du rêve et non de la réalité.

 

 

Dans l’investigation où les croyances sont mises en doute, on se rend compte que ce qui permet de remboîter l’évidence est une épuration du regard de ce qui lui est surimposé par le rêve, amenant ainsi à retrouver la totale clarté de la pure conscience.