L'instant

 

L'instant est un caméléon qui se change sans cesse en multiples formes. 

Il n'y a rien d'autre que l'instant, seule réalité faîte de tout ce qu'il contient et de son contenant

L'instant est conscience, l'instant est éternité, l'instant est être.

 

 

 

Au cœur de l’instant

 

 Mettre l’attention sur l’instant éprouvé et non plus sur l’instant pensé

 

Le cœur de l’instant est le cœur même de notre expérience.

Le cœur de l’instant révèle les modulations de l’être.

 

 

Dans la distraction du soi séparé, l’attention reste comme fixée sur la forme.

L’erreur d’appréciation est de croire que c’est la forme qui génère ce qui est essentiel (croire que c’est l’autre qui apporte l’amour, le paysage qui est paisible, la possession matérielle qui donne la sécurité, la pensée positive qui génère le bien être, etc…)

La forme seule n’est qu’une apparence, un prétexte à éprouver ou plus exactement elle est la mise en forme de ce qui s’éprouve.

Ce qui s’éprouve est la réalité de la forme. Omettre cela c’est comme se distraire de « l’emplacement » exact de la vie. Ne regarder que la forme, c’est habiter un mirage vide, un effet d’optique inerte. C’est de cela que vient l’impression de ne pas être vraiment vivant.

 

Tout ce qui est la véritable valeur de cette forme est donc en réalité ce que l’on en éprouve. Ce que l’on en éprouve est en lien avec l’essence de la forme, avec notre nature même.

Éprouver, vivre, c’est synonyme.

Ainsi, par exemple, que la beauté prenne forme du paysage ou d’un poème qui se lit ou d’une action désintéressée, ce n’est pas la forme en soi qui importe mais bien la beauté qui se vit alors. Que l’amour prenne la forme du sourire d’un enfant ou d’une étreinte de son compagnon ou d’une caresse du vent sur le visage, ce n’est pas la forme qu’il prend qui est importante mais bien l’amour qui s’éprouve. Etc…

 

En remontant le fil d’Ariane de notre nature on constate encore …

   Qu’éprouver concerne la perception même, par ex ce ne sont pas les formes visuelles qui comptent mais le voir, ce ne sont pas les sons qui comptent (en dehors de ce qui est éprouvé à partir d’eux) mais le fait d’entendre. Idem pour le ressenti, le sentir, le goût et la pensée.

    Et bien sûr, qu’en finalité éprouver n’est pas la forme sensorielle prise qui compte (en dehors d’éprouver le voir, l’entendre etc…) mais la faculté de la savoir, de la faire naître, de la connaître, d’en avoir conscience, de la conscience elle-même.

 

 

Il est ainsi reconnu que tout ce qui s’éprouve, absolument tout, est de même nature que la source ultime, sans forme, aperceptive, ne pouvant ni se voir ni se toucher mais se sachant être. Il s’agit d’un prolongement d’elle-même ou mieux, d’une modulation d’elle-même qui se colore à l’infini de la multiplicité de ses expressions.

Le cœur de l’instant est éprouvé, c’est là qu’est le siège de tout ce qui est fondamental, il est l’être qui se colore à l’infini de tous ses vrais visages.