Les apparences sont des coquilles vides

 

 


Les apparences sont des formes: formes visuelles, formes sonores, formes pensées etc...En fait toute sensation perçue est une forme perçue. Toute perception est une forme.

 

Prenons l'exemple de la forme visuelle.

En soi, c'est une image multidimensionnelle. C'est d'une neutralité totale. Comment une image pourrait-elle avoir plus de sens ou de valeur qu'une autre dans ses fondements.

C'est une forme point.

 

Si l'on regarde l'image de cette façon rien ne se lève en soi, l'état intérieur reste identique à lui-même, pas de ressenti particulier, pas de vitalité particulière encore moins de sentiment ou d'émotion. En résumé, ça ne fait "ni chaud ni froid"!

 

Ce qui va tout changer dans le vécu c'est ce qu'on insuffle à cette apparence.

A un moment cela va être la beauté, à un autre l'immensité, à un autre le banal, à un autre l'inconfort etc... On donne du sens et de la valeur à cette apparence. Dès lors un retentissement immédiat dans le ressenti se fait : ressenti d'ouverture pour les caractères en reflet direct de ce que l'on est, ressenti de fermeture pour les reflets opposés. On dira des 1ers qu'ils nourrissent et des seconds qu'ils ferment et font souffrir.

 

Il en est de même pour toutes les formes perçues, même les pensées.

En elles-mêmes, les pensées sont de simples formes : soit langage (formes visuelles et sonores des mots) soit imaginaires sensoriels (ce qui revient au même que les sens dits physiques en terme de forme). Sans signification ou valeur données à celles-ci, les pensées n'ont aucun retentissement sur le vécu. C'est le sens et la valeur donnés  qui comme pour la vision produisent cet effet yoyo du ressenti entre ouverture et fermeture.

 

En réalité ce qui se passe vraiment pour toute perception c'est l'étiquetage mental en terme de signification et valeur de toute perception qui va produire ces alternances de ressentis qu'on appelle expériences de la vie (et que l'on confond bien souvent avec la vie elle-même)

 

Tout ceci est le composant fondamental des rêves développés à partir de la vie ; les rêves, c'est à dire la vie "pensée" et non vécue en direct.

 

La sortie du rêve se fait quand l’intérêt abandonne non seulement le sens et la valeur donnés aux formes mais la forme elle-même au profit de l'unité du vécu:

 

Le sens et la valeur ne sont plus attribués aux perceptions ce qui redonne à l'équanimité des perceptions toute sa noblesse et ouvre la porte sans contours de la vrai vie.

 

La forme n'est plus regardée dans son individualité, le sens de la séparation n'est plus alimenté.

 

Le vécu résultant est une immédiateté qui se vit à chaque instant dans la totalité de sa plénitude.