Surimposition

 

 

L’identification erronées au moi n’est pas une identification au véritable corps ou au véritable mental mais à l’imaginaire du corps, c’est-à-dire au rêve du personnage qui dans ce rêve a un corps.

 

Du fait de cette identification, cette image du personnage (du corps du personnage) se reconstruit sans cesse et vient comme se surimposer aux perceptions sensorielles directes les enfermant dans des images artificielles.

 

Il n’y a qu’à constater ce qui se passe à l’instant. Une sensation est perçue, immédiatement elle est rattachée à quelque chose, une géographie : un bras, une jambe ou bien un oiseau, une voiture… En remarquant cela on peut constater qu’il y a derrière les paupières baissées l’image d’un bras, d’une jambe, d’un oiseau ou d’une voiture qui « circonscrit » artificiellement la sensation. En ouvrant les yeux, le bras, la jambe, l’oiseau, la voiture, s’ils sont présents, n’ont absolument rien à voir avec l’image qui était derrière les paupières. Cette image, yeux fermés est donc bien pure imagination.

 

Cette mécanique est très rodée et rapide par l’identification erronée de notre nature au rêve de personne, elle est quasi permanente. C’est cela qui nous fait nous sentir (dans l’identité à un moi) comme le centre du monde, ou plus exactement le centre du monde perceptif.

 

Si on réalise pleinement cela, il devient possible à l’instant d’abandonner l’image fabriquée derrière les paupières.

La sensation initiale alors se déploie dans l’immensité de l’espace conscient et s’y résorbe sans bruit.

Personne qui détient cela, pas de géographie, une plénitude qui prend forme et se vit dans une totalité forme-sans forme.